53
7
Seconde carte graphique de génération Pascal, la GeForce GTX 1070 reprend les bases de sa grande sœur, la GeForce GTX 1080, tout en étant plus accessible financièrement. Et si on retrouve un GPU gravé en 16nm et un design proche de celui du modèle supérieur, plusieurs points distinguent fortement ces deux modèles.
Présentation
La GeForce GTX 1070 dispose, tout comme la GTX 1080, d'une puce graphique GP104 gravée en 16nm FinFET par TSMC, mais castrée à certains niveaux. La différence est assez simple à comprendre, un bloc GPC est désactivé sur les 4 blocs GPC présents. Un procédé assez classique qui permet d'utiliser des puces dont tous les blocs ne sont pas opérants. Il n'est pas exclu que certaines puces aient les 4 blocs GPC présents mais qu'un bloc soit désactivé d'une manière logicielle ou matérielle.
Le passage à 3 blocs GPC a une incidence directe sur le nombre d'unités de calcul et celles destinées aux textures. On passe ainsi respectivement à 1920 et 120 contre 2560 et 160 sur le modèle supérieur. En revanche, les unités de rendu restent à 64 puisque celles-ci ne sont pas présentes au sein des GPC. Au niveau des unités de calcul, nous nous situons donc entre la GeForce GTX 970 (1664 unités) et la GeForce GTX 980 (2048 unités).
Publicité, votre contenu continue ci-dessous
Une puce GP104 à fréquence variable et très élevée
Évidemment, ce GPU dispose de la troisième révision de GPU Boost qui, comme nous l'expliquons en détail dans le test de la GeForce GTX 1080, permet d'atteindre une fréquence effective plus proche des limites physiques de la puce. Ce GPU Boost 3.0 utilisé conjointement avec une meilleure finesse de gravure permet de monter fortement en fréquence.
La fréquence de base est ainsi annoncée à 1506MHz et la fréquence GPUBoost moyenne à1683MHz. Il s'agit d'une montée de fréquence importante —un peu moins de 45%— par rapport à la GeForce GTX 970 qui était annoncée pour 1050MHz de base et 1178 MHz en GPU Boost.
Pas de HBM2, ni de GDDR5X mais de la GDDR5 haute fréquence
Si certains ont pu être déçus de ne pas trouver de mémoire graphique HBM2 sur la GeForce GTX 1080, Nvidia avait tout de même décidé d'utiliser de la GDDR5X, un nouveau type de mémoire à la fois plus rapide et moins énergivore que la GDDR5 classique. La société n'a pas réitéré ce choix sur la GeForce GTX 1070, qui se contente donc de GDDR5, sans doute dans le but d'associer une image élitiste à son modèle haut de gamme.
Nvidia a néanmoins choisi de monter en régime et a ainsi opté pour de la mémoire à 2GHz, contre 1,75GHz au maximum sur les générations précédentes. Une manière d'augmenter la bande passante à 256Go tout en restant sur un classique bus de 256 bits. Pour rappel, la GeForce GTX 970 était particulière et disposait pour sa part d'un bus de 224 bits sur 3,5Go et de 32 bits sur 0,5Go pour une bande passante totale de 196,5Go/s.
Quelques optimisations et un nouveau système Vsync
Comme à la sortie de chaque architecture, Nvidia a procédé à quelques petites améliorations pour gagner en efficacité. Le système de compression des couleurs a ainsi été une nouvelle fois optimisé, pour gain estimé à 20% par rapport à l'architecture Maxwell, qui était elle-même 25% plus efficace que Kepler. Ce système de compression permet de réduire les besoins en bande passante et cela augmente donc artificiellement cette dernière.
Nvidia a également travaillé sur les calculs asynchrones, point un peu limitant des précédentes architectures. Les cartes Pascal gèrent ainsi mieux les travaux en parallèle en ré-allouant dynamiquement les ressources disponibles. Enfin, un nouveau procédé de synchronisation verticale voit également le jour: le Fast Sync. Il promet d'éviter les problèmes de tearing, tout en proposant une latence réduite via l'utilisation d'un buffer additionnel. Un mode que l'on privilégiera lorsque le débit d'image est très élevé.
Publicité, votre contenu continue ci-dessous
Bruit
[link src="https://cdn.lesnumeriques.com/test/12/12719/test_nvidia_geforce_gtx_1070_gp104-200_ventirad.jpg"]
[/link]
D'apparence, la GeForce GTX 1070 "Founders Edition" reprend trait pour trait le design de sa grande sœur. On se trouve ainsi face à une carte très bien finie, utilisant des matériaux de très bonne qualité. Petite différence sous le capot: la chambre à vapeur a été troquée contre un système plus classique. Une plaque en cuivre est ainsi en contact direct avec la puce graphique. Cette plaque est en contact avec trois caloducs qui se chargent de répartir la chaleur sur le petit radiateur situé juste au-dessus.
Les puces mémoire ainsi que l'étage d'alimentation sont en contact avec une plaque métallique qui débouche sur un radiateur présent à l'arrière de la carte. Le tout est ventilé par une turbine dont l'avantage est d'extraire l'air chaud à l'extérieur du boîtier.
L'ensemble se montre plutôt discret dans les jeux, à un niveau très proche de celui de la GeForce GTX 1080. On perçoit donc le souffle, sans que celui-ci ne soit dérangeant. Le GPU est alors maintenu sous les 82°C —la valeur cible par défaut. Au repos, la ventilation est toujours active mais le souffle est à peine perceptible à plus de 50cm.
On retrouve ici toute la maîtrise de Nvidia sur le plan énergétique. Le passage au 16nm permet de franchir un nouveau cap et de se limiter à une consommation maximale de 145 watts dans les jeux les plus lourds. Il s'agit là de la consommation électrique de la carte seule. La consommation électrique moyenne se situe juste sous les 140 watts. Dans les deux cas, on gagne donc 20 watts par rapport à la GTX 970.
Ces excellents résultats permettent d'afficher une efficacité énergétique en nette hausse par rapport à celle de la génération précédente. Pour rappel, l'efficacité énergétique est le rapport performances/consommation, soit le rapport entre le débit obtenu dans les jeux testés et la consommation électrique mesurée. Le gain est compris entre 75 et 80% par rapport à la GTX 970, tant pour la consommation maximale que moyenne. La différence est comprise entre 50 et 60% par rapport à la GTX 980 Ti. Par rapport à la Radeon Fury X, la différence est comprise entre 79 et 96%.
Performances dans les jeux
Notre exemplaire de test a vu sa fréquence effective osciller assez fortement dans le temps. Nous avons relevé un maximum de 1911MHz, tenu quelques instants à peine, puis une fourchette située entre 1721 et 1797MHz après plus d'une demi-heure de jeu non-stop. La fréquence réelle est donc plus élevée que sur la GTX 1080 dont notre exemplaire de test oscille entre 1650 et 1750MHz.
Autant dire qu'avec de telles fréquences —la génération Maxwell est restée aux environs de 1400MHz sur les modèles les plus extrêmes—, les performances décollent compte tenu du nombre d'unités de calcul. En 4K, la GeForce GTX 1070 est 10% plus rapide qu'une GeForce GTX 980 Ti classique. La GeForce GTX 970 est larguée, la nouvelle venue proposant un gain de l'ordre de 64%. Elle devance également la Radeon R9 Fury X d'un peu moins de 6%. La différence par rapport à la GeForce GTX 1080 est de 21% en faveur de cette dernière.
Le rapport de force reste inchangé en FullHD, quoiqu'un peu atténué. La GTX 980 Ti est devancée de 8%, il est question de 50% avec la GTX 970 et, enfin de 23% avec la Fury X —celle-ci se comporte néanmoins d'étrange manière en FullHD dans certains des jeux de notre panel de test. Nous repasserons ce modèle en test lorsque de nouveaux pilotes seront disponibles. La GeForce GTX 1080 conserve pour sa part une avance confortable de 12%.
Le mot de la fin
Nvidia est dans la continuité avec sa GeForce GTX 1070. Cette génération Pascal fait un bond important en matière d'efficacité énergétique. Cela permet d'atteindre des fréquences jusqu'ici inédites et donc de proposer un gain de performance important dans les jeux par rapport à la GTX 970. Les possesseurs de cette dernière doivent-ils pour autant craquer? S'ils jouent sur un écran FullHD, ils n'y gagneront finalement pas grand-chose. En revanche, ceux qui disposent d'une carte de génération Kepler seront plus tentés de sauter le pas, car le gain est sans commune mesure. En revanche, pour ceux qui sont équipés d'un écran WQHD, c'est une autre histoire, puisque ce modèle permet de profiter d'excellentes conditions de jeu sur cette définition élevée. Évidemment, le jeu en 4K "tout à fond" n'est toujours pas possible.
Reste que le positionnement tarifaire est particulièrement élevé (499€ pour cette version Founders Edition). C'est assez cher pour un modèle "x70", la GTX 970 ayant été lancée à 324€, mais on relativisera en regardant le prix actuel des GTX 980 Ti: près de 700€ pour des performances inférieures. Et, une fois n'est pas coutume, Nvidia se positionne très bien par rapport à AMD qui, au moment d'écrire ces lignes, propose la Fury X à plus de 600€. Des versions plus accessibles seront également proposées par les partenaires. Elles disposeront vraisemblablement de système de refroidissement de moindre qualité. Leur tarif n'est pas encore connu, mais il est probable qu'il se situe entre 425 et 450€.
Publicité, votre contenu continue ci-dessous
Points forts
Performances.
Efficacité énergétique.
Discrétion dans les jeux.
HDMI 2.0b et DP 1.4 "ready".
Écosystème logiciel Nvidia.
Points faibles
Ventilateurs en fonctionnement même au repos.
Conclusion
Note globale
Comment fonctionne la notation ?
Une carte qui bénéficie du savoir-faire de Nvidia en matière d'efficacité énergétique, ce qui lui permet de se stabiliser à des fréquences particulièrement élevées. En conséquence, le débit dans les jeux s'envole par rapport à la génération précédente. Cela en fait une compagne de choix pour jouer sur un écran WQHD sans avoir à faire de gros compromis sur la qualité d'affichage.
Sous-Notes
- Performances dans les jeux
- Bruit
- Consommation